Un folklore ancestral
Parmi les coutumes les plus spectaculaires du folklore rural, en Wallonie, figure le Grand Feu. Plusieurs villes et villages ont coutume d’organiser des grands feux, mais le plus spectaculaire a lieu à Namur, le 1er dimanche de Carême, juste après le mardi gras du Carnaval, dénommé le dimanche des brandons. Il annonce la fin de l’hiver et l’avènement du printemps. C’est une coutume millénaire.
Un bûcher impressionnant
Le Grand Feu consiste en un bûcher énorme, toujours dressé au point de vue de Bouge, point culminant, surplombant la vallée mosane, la Citadelle de Namur et les hauteurs avoisinantes. A Bouge, le Grand Feu, d’une hauteur de plus ou moins quinze mètres et d’un volume de cinq cent cinquante à six cents mètres cubes, est visible à plus de vingt kilomètres. Un groupe de bénévoles y travaille durant quatre mois, à partir de la mi-octobre. Dans les campagnes environnantes, à Loyers, Erpent ou à la Citadelle, 6 bûchers sont également allumés en prélude de l’allumage du Grand Feu de Bouge. On prétend ainsi que celui qui voit les sept feux à la fois n’a rien à redouter des grimaciers et des sorcières pendant un an. De plus, on prétend que manger des crêpes le jour du Grand Feu, protège des mauvaises mouches.
Une soirée rythmée par les feux et le folklore
Avant l’allumage, les bourreaux emmènent Bonhomme hiver tout en haut du bûcher de 15 mètres de haut, au son des tambours. Les 6 feux périphériques s’allument un à un et la foule tente d’observer les flammes qui apparaissent peu à peu dans les campagnes environnantes. Une fois les 6 feux environnants enflammés, un grand feu d’artifice illumine le ciel. Puis les membres de la Confrérie du Grand Feu de Bouge mettent le feu au brasier. Chacun scrute alors, à travers les flammes et la fumée, combien de temps résiste le Bonhomme Hiver.